Mais où sont les fans?

"Mais où sont les fans?" C'est ce qu'aurait dit Patrick Juvet s'il était venu skier avec nous ce samedi. Où étaient ils, les fans de poudre??? On ne les a pas vus. Disparus, envolés. Et pourtant, quel ski!


Une grande bambée en beaufortain comme je les affectionne. Départ tardif avec la benne du Grand Mont, une courte montée, et nous nous encappons la première descente du jour, sur les lacs des tempêtes.





Devant nous, le paradis du jour : Comborsier en traversée puis en face nord, traversée vers un couloir "secret" sans nom au dessus du Chizeraz, longue remontée puis face ouest du Dard.

La montagne a décidé d'être déserte aujourd'hui, tant mieux pour nous. Après la poudre froide du versant nord, c'est la moquette sur les balcons sud en traversée.


Du haut de ce balcon sauvage, la vue plonge vers la Tarentaise et se perd au loin en Vanoise. La tranquillité du lieu nous fait oublier la chaleur qui nous assomme peu à peu.


Pour se réveiller, la petite brise du nord qui court sur l'arête ouest de Comborsier nous remet les neurones à bonne température. Cette arête demande quand même un peu d'attention, les crampons sont en fait les bienvenus -ce que je me dis une fois au sommet en les sortant de mon sac-.



Deuxième descente du jour : Pat à l'attaque de Comborsier, face nord. 30 cm de poudre froide un peu tassée sur le haut de la face, puis légère dés que l'on s'éloigne de l'arête. Malgré 4 traces devant nous, il reste de la place et c'est du tout bon.

Ah Ah Ah, qui a dit que l'hiver était terminé?!?

Pat se lache : vas y mon Pat, appuie! Les B3 sont eux aussi tout contents.







Au pied de la face, nous pouvons contempler notre oeuvre le temps de recharger les accus et sécher les peaux qui n'ont pas fini de servir




Une petite remontée d'une centaine de mètres pour digérer, et nous approchons de l'entrée du couloir visé.

Dans ce goulet plein nord, nos spatules étaient le seul avenir possible pour les milliers de flocons entassés là depuis quelques jours.

Nous leur fîmes honneur!





Information : 178cm c'est trop long pour l'entrée du couloir



Et c'est reparti : 500m de poudreuse froide et vierge nous attendent. Moi qui commençait juste ma digestion! Les cuisses chauffent là dedans, j'avais perdu l'habitude.

Ce couloir que je n'avais jamais fait vaut vraiment le détour. Pas difficile mais régulier et suffisamment long pour avoir le temps de s'y amuser, d'une orientation qui le préserve des maigres tentatives du soleil.






Dans le bas on retrouve quelques misérables arcosses mais rien de bien méchant, juste de quoi s'amuser entre deux courbes





Et puis la longue, très longue, chaude, très chaude remontée au Dard commence. Là, pas de doute, on sent bien qu'on est en avril. Ce versant plein sud se charge de nous le rappeler. Derrière nous, le beau versant nord du Chizeras, où l'on devine le couloir encaissé sur la gauche de la face. Pour tenter le directe du sommet, ça doit passer mais par très gros enneigement.

Mon plan initial etait de boucler par la Ouest du Dard... mais Pat doit emmener sa petite au cirque, il faut donc rentrer.

Une quatrième et dernière descente nous ramène, encore une fois dans une bonne neige, au Planay où la bière nous attend au zinc local. Quelle journée ! Temps magnifique, moquette en sud, poudre en nord, peu ou pas de trace, 1700m en D+ pour 2600m en D-. Merci Pat de m'avoir suivi dans cette belle bambée, je m'en serais voulu d'en profiter tout seul ;o)

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