Hold up et liberté

Le voici donc enfin là.
La voici donc enfin tombée.
On aurait encore volontiers lézardé dans l'été, mais il faut avouer que l'hiver c'est bien aussi.
Autres couleurs, autres plaisirs.

L'occasion est trop belle.
Pendant que les bleu-blanc-rouge sont brocardés aux fenêtres, je retiens surtout les deux premières couleurs.


Dépression de nord ouest, début de saison : vive le bon remplissage des alpages du Beaufortain.
Je monte les pneus neige à la hâte, en pensant pouvoir pousser haut en voiture. 
Que nenni : la belle est tombée bas en quantité, et les routes sont barrées au même niveau qu'en plein coeur de l'hiver.
Tant pis, ce sera du plus classique.


Premiers coups de cuisse à 9h30.
Je n'en reviens pas : les versants sont encore vierges.
J'aperçois bien une grappe de pyjamas déjà à 1500m/h sur la piste du Grand Mont, mais c'est tout.
Diantre! où sont ils donc?


La donne va donc sacrément changer, puisque je me colle à la trace dés la voiture.
Pour une première, ça s'annonce autant bon mais fatigant.
Plus je monte, plus je me rends compte que personne n'est là pour me relayer.
Au loin, 3 skieurs sont dans ma trace, mais je n'aurai pas la chance d'échanger avec eux.



Motivé par la qualité et la quantité de neige passés 1500m d'altitude, j'envisage donc la journée un peu autrement.
Je passe en mode diesel et bascule sur un autre versant me garantissant une belle boucle et du bon ski. 
Et du bon chauffage de quadriceps.


Plus loin, plus haut, la solitude continue.
J'ai beau me retourner en espérant que ma trace aura donné des idées/envies à d'autres, ce n'est pas le cas. 
Je monte de plus en plus doucement, ça tire.
A ma gauche, le Mirantin me fait de l'oeil, mais je ne me sens pas la force d'y monter.
Je m'arrête donc au colu qui descend de l'arête nord, à la cote 2282.
Pic nic, photos, téléphone, et j'encape la descente.

Et là miracle : un trace m'a suivi et file vers le couloir nord-est du Mirantin, alors même que j'avais régulièrement zyeuté dans mon rétroviseur.
Je regarde ma montre, je regarde le Mirantin...le choix est vite fait.


Je reprends donc une tranche de gâteau, et celle-ci passe plus facilement que les précédentes.
J'avais oublié que monter derrière deux traces ce n'est pas le même sport que faire la trace.
Le sommet est donc vite avalé, et je stoppe au début de l'arête mixte.
Le vrai sommet sera pour une autre fois, la vraie descente est pour maintenant.


Faire des photos de ski quand on est tout seul ce n'est pas simple, à moins de se coller une go-pro sur la tête, d'avoir l'air niais et de ramener des images minables qui en plus donnent envie de vomir à qui les regarde...
L'image ci-dessus parlera d'elle même quand à la qualité de cette première sortie de l'année.
A suivre, encore 500m. de bon ski jusqu'à la voiture, dans une forêt clairsemée remplie à souhait, sur fond de myrtilliers et rhodos.


Voilà donc ma façon a moi de "brocarder" :
jouir de cette liberté d'aller skier un jour de ciel bleu, sans qu'un fasciste barbu ou non ne puisse y redire quoi que ce soit.

Vive la Liberté!

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